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A TOUS LES FRERES D’ARMES DE LA FINUL!

Pour ceux qui signaient pour un service long, 6 mois de plus, la possibilité était offerte de partir à l’époque en 1984 au Liban (où à l’heure actuelle sont encore présents 1500 soldats fr), cela permettait de percevoir une solde de plus de 1000F/mois , total versé au retour à condition de revenir non alourdi par du plomb, les volontaires du 126e RI étaient affectés au sein de la FI NUL (force internationale des nations unies au Liban).
Véhicules peints en blanc , force d’interposition, mission de garde et de police essentiellement entre les diverses factions de la salade libanaise complexe: Hezbollah, Chrétiens Maronites, Chiites Amal+les troupes israéliennes et syriennes.

Beaucoup de libanais disaient à nos hommes que ce qui se passait chez eux arrivera en France , à l’époque , on en rigolait, désormais on comprend, d’ailleurs le terme de libanisation du territoire signifie que de nombreuses portions, quartiers, cités…etc échappent au contrôle des forces de l’ordre, mieux une autre loi y règne totalement hostile aux lois de la sacro-sainte république ….

Dans les années 30, il y avait 2 sortes de juifs en Allemagne, les pessimistes et les optimistes; les pessimistes se sont retrouvés à New York , Boston ou Miami et les Optimistes à Dachau, Auschwitz ou Buchenwald…..Lu dans un ouvrage d’Alphonse Boudard…

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PELOTON D’ELEVES GRADES

PEG

Peloton d’élèves  gradés en formation accélérée car les Cie de combat ont besoin de caporaux pour les bleus qui vont arriver, là c est carrément le capitaine qui nous prend en main pour nous réapprendre à marcher au pas cadencé en chantant. Pour monter en grade dans l’armée du contingent, il existait plusieurs filières: dés les trois jours si on obtenait une note supérieure à 16/20 aux tests d’intelligence, nous pouvions intégrer l’école des officiers de réserve à Saint Maixent ( EOR) qui durait quatre ou cinq mois et à l’issue de laquelle on sortait officier aspirant pour effectuer les  mois restant, la voie royale pour une carrière d’officier car si on s’engageait on devenait sous lieutenant, voie que j’ai refusé bêtement par à la fois ignorance et antimilitarisme larvé en vogue dans les années post 68tardes. Nous pouvions aussi au début de notre service intégrer le PEG (peloton d’élèves gradés) durant les classes si on avait fait une PM avant (préparation militaire d’une dizaine de jours) et sortir caporal à l’issue des 2 premiers mois, un caporal ainsi formé pouvait aussi être choisi 4 mois après pour le PSO (peloton des sous officiers) et effectuer les 6 derniers mois de son service en tant que sergent. On pouvait comme ça m’est arrivé au bout de 8 mois être proposé en formation rapide des caporaux.

VIDÉO : Instruction des bleus dans les années 80:

Annexe: Durant ces formations , nous étions soumis à un rythme disciplinaire et  surtout un entrainement physique et sportif destiné à éprouver nos limites, voici le dernier fascicule de l’armée française à ce sujet  à télécharger en  PDF  Entrainement_physique_militaire_et_sportif

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Sketch de Fernand Raynaud: Le caporal/chef

La merde a de l’avenir. Vous verrez qu’un jour, on en fera des discours !….Céline.

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saintmaurice

Prière du Fantassin à Saint Maurice

Ô Saint Maurice
valeureux officier de la légion thébaine,
tu n’as pas craint d’affronter la mort
plutôt que de renoncer à ta foi.

Tu as su conforter le courage de tes compagnons d’arme,
qui t’ont suivi sur le chemin des martyrs.

Ecoute aujourd’hui notre prière
et daigne intercéder en notre faveur auprès du Christ-Seigneur,
toi qui est le saint patron des fantassins:

Que le Christ nous fortifie afin que nous soyons
endurants dans les longues marches,
ardents au combats,
calmes et déterminés dans l’action.

Que le Christ nous éclaire afin que nous gardions
un cœur radieux avec les ennemis,
paisible face à la mort,
reconnaissant face au don de la vie,
toujours espérant et fidèle,
rempli de la joie de servir.

Amen.

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Le gamin à une expo militaire

laboLe gamin à une expo militaire

Si votre enfant a tendance à collectionner des maquettes d’avions de chasse ou de chars (images de ma chambre d’enfant en haut) , méfiez vous! Moi à 12 ans je suis allé à une expo militaire où il y avait les paras et la légion, là je pose avec des paras le cul sur un pare choc de jeep loin de me douter que ce serait mon véhicule de prédilection au 126e régiment d’infanterie, signe du destin?

  1. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues;
  2. mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
  3. Et personne, après avoir bu du vin vieux, ne veut du nouveau, car il dit: Le vieux est bon. Évangile selon St Luc
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Grenades et roquettes.

Grenade au platre580109_354955541248155_1072061573_nSoldats français en train de lancer des grenades.

Très utilisée lors des combats fictifs en manœuvres ou autres, la grenade au plâtre se lance de la même manière, dégoupillage, lancé et pouff, jolie explosion très bruyante, l homme atteint se retrouve tout blanc. Ensuite 2 grenades offensives quadrillées et bien réelles, celles là sont très destructrices, pour ça qu’on appelait le biffin de base « grenadier voltigeur » car en plus de son arme il était bardé de grenades autour de sa ceinture et voire plein les poches du treillis.

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Guide des roquettes RPG-7

Partout où vous irez ( combattre en Syrie par exemple) , vous les rencontrerez……A force de toujours côtoyer le même type de munition, vous pourriez être amené à oublier l’existence des autres roquettes disponibles pour le RPG7. J’ai essayé de représenter, ci-dessous, les munitions modernes disponibles et utilisées pour le RPG-7 que vous serez susceptible de rencontrer. En regard de chaque roquette,  une vue éclatée vous permet de comprendre d’un seul coup d’oeil son fonctionnement.

Munitions    Calibre (mm)    Poids (kg)    Portée (m)    Production
PG-7VM              70,5                    2                     500               1961
PG-7VS                72                       2                     500               1973
PG-7VL                93                       2,6                  300               1977
PG-7VR              105                      4,5                   200               1988
TBG-7V              105                      4,5                   800               1988
OG-7V                 40                       2                     350               1999

Les roquettes pour le RPG-7 sont habituellement pourvues de charges à têtes creuses. Néanmoins, au fil de son déploiement opérationnel, de nouvelles munitions ont vue le jour… La roquette PG-7VR est une intéressante réponse au problème de la neutralisation des positions de combat en localité. En effet, elle peut pénétrer aisément des murs en béton armés grâce à ses deux charges creuses placées en tandem . L’expérience russe a montrée que la roquette thermobarique TBG-7V a un effet incapacitant dans un rayon de deux mètres même si les personnels sont correctement protégés. Les roquettes de type OG répondent aux problématiques d’engagement de personnels non retranchés. En effet, si un tir de RPG a un effet dissuasif certain, sa charge creuse habituelle n’est pas efficace contre du personnel en déploiement.

Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison.Coluche.

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2e guerre mondiale.

Le service militaire dans les années 30

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Dans les années 30 , il fallait effectuer 2 ans de service et c’était très dur de se faire réformer, si on avait un casier judiciaire, on avait droit aux bataillons d’Afrique où on en chiait un max. Ici 2 pages du livret de mon père où vous pouvez lire sa durée d’octobre 1935 à septembre 1937. Sorti simple 2e classe dans l’infanterie , il a du repartir en septembre 1939 mobilisé , a fait la campagne de 40 sur le front est puis fait prisonnier , 5 ans de stalag en haute Silésie. Total 8 ans sous l’uniforme. Pour un des derniers esclaves du « monde moderne », mon père ne s’est jamais plaint ni de son service, ni de sa campagne guerrière bien meurtrière pourtant , ni de sa captivité au stalag car il faisait partie d’une longue lignée de serfs agricoles qu’on ne sortait de leur champ que pour les envoyer à la guerre, son père a fait de même en 14/18. Ce que les livres d’histoires oublient souvent de mentionner c’est que  si nous n’avons pas plié en 14/18 c’est parce que nos poilus étaient à 90% des ouvriers agricoles déjà habitués aux pires conditions de vie et mon père disait souvent « pour rire » que ses seuls congés avaient été au stalag d’où il faisait partie des prisonniers qui sortaient du camp pour aller travailler dans une ferme allemande (les paysans allemands étant au front) et dans laquelle il se trouvait être pas plus mal  traité que par le fermier qui l’exploitait à fond dans le Cantal.

Contrairement à ce qui a été dit longtemps,  s’il est bien réel que l’armée française a subi en juin 40 la plus grande défaite de son histoire, cela n’est pas du à nos soldats, mon père s’est battu avec ses camarades jusqu’à la dernière limite,  pour preuve presque 100 000 morts côté français en même pas 3 semaines , cela est est du à l’incompétence et à la suffisance du haut commandement qui  avait 1 guerre de retard et en était resté aux concepts de la guerre de 14/18 et qui refusait de moderniser notre armée qui de ce fait comptait un  retard technologique et de ce fait stratégique ne voulant s’appuyer sur les blindés et l’aviation et croyant encore en une guerre de fantassins et d’artillerie, une guerre immobile alors que la Wermacht laissait beaucoup d’initiative à ses unités, certes la responsabilité politique du régime socialiste et du front populaire ayant avachi considérablement une grosse partie du peuple français reste entière mais malgré tout la majorité de nos soldats étaient encore de rudes paysans courageux et prêts à mourir pour la France,  90 000 Soldats Français morts en 1940 (140 000 en 4 ans, autant que les américains), la moitié de l’aviation allemande réduite au silence, plus de 65 000 morts allemands en 2 mois de bataille. Quand une nation de 42 millions d’habitants comme la France de 1940 lutte héroïquement contre une de 85 millions… on parle de sacrifice… sacrifice Français pour sauver les anglais qui embarquent a Dunkerque avec 3500 pertes…ceci est assez bien analysé dans la vidéo suivante:

Un livre interdit « Les décombres » de Lucien Rebatet décrit très bien l’état d’esprit et le foutoir d’avant guerre et surtout durant la mobilisation et la drôle de guerre, le voici en PDF :      Rebatet Lucien – Les decombres  

Un autre livre inédit décrit bien l’aspect militaire de la défaite débâcle:

Alerme_Michel_-_Les_Causes_militaires_de_notre_defaite

Restons dans les auteurs nauséabonds, voici du Léon Degrelle qui décrit sa guerre, rappelons que ce type a eu les couilles de partir faire la campagne de Russie en tant que simple 2e classe dans la Wermacht , le front russe ce qui représentait une hantise pour tout allemand mobilisé n’importe où ailleurs après Stalingrad !

Degrelle_Leon_-_La_campagne_de_Russie

Pour rétablir l’équilibre, un livre plus conforme et bien vu de l’intelligentsia occidentale d’après guerre :

Bloch_Marc_-_L_etrange_defaite_Temoignage_ecrit_en_1940

Alors que nous allons célébrer le centenaire de 14/18, ma famille a perdu dès septembre 1914 un de mes grands oncles (A la guerre on dit que s’il faut etre tué, autant que ce soit au début plutôt qu’à la fin, ainsi on souffre moins longtemps….), voici après des recherches copie de son certificat de décès au combat durant la bataille de la Marne:

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Et comme l’armée fr sait être reconnaissante envers ses anciens combattant ci-après ce document. A 42 ans en 1956, on envoie à mon père qui a donc déjà à son actif, 2 ans de service militaire de 1935 à 37, la mobilisation en sept 1939 et la drôle de guerre suivi de la campagne de juin 40 où il fut fait prisonnier et donc plus de 4 ans de stalag en Allemagne, il s’évade, ça nous fait 7 ans sous l’uniforme avec une putain de guerre d’où il est revenu sourd! Hé bien, en 1956 on le rappelle à 42 ans pour la guerre d’Algérie avec le grade de 2e classe! Merci à cette république de merde qui a toujours récompensé les faux-cul et les lèche-cul (mon père était un râleur et répondait aux gradés qu’il détestait mais il a jamais fait dans son froc comme la plupart d’entre eux) ….Heureusement vu qu’il avait déjà 5 enfants à l’époque on l’a ….(c’est écrit dessus) maintenu dans ses foyers, mais c’est pour dire….

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Les problèmes ne peuvent être résolus par ceux qui les ont créés…..Einstein.

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Les leçons à tirer du Liban

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Sur les hauteurs viennent se poster de nuit des miliciens des diverses factions afin d’arroser de roquettes ou d’obus de mortier la ville, c’est pour les biffins casqués de bleus de nettoyer ces secteurs truffés de pièges à cons! Ce qui s’est passé au Liban (1975/1990) a commencé par la même phase de ce que nos merdias aux ordres du système osent appelé parfois  » guerre civile de basse intensité » , ci dessous l’explication de notre ami Alain Soral suivie d’une analyse pertinente du grand écrivain Maurice Dantec après le début de guerre civile effective de novembre 2005 que tout le monde a déjà oublié (ce n’était qu’une répétition ):

Celui qui ne sait pas est un ignorant. Celui qui sait et qui se tait est un criminel. Bertold Brecht qui était aussi obsédé par la bête immonde encore féconde (le fascisme)  dans un monde où le communisme était en train de battre tous les records en centaines de millions de morts, de famines, d’indigence, de totalitarisme que le combat d’arrière garde qu’il continuait à mener par haine viscérale et qui lui enlevait toute objectivité d’analyse socio-géopolitique réaliste!

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Exemple de la dérive « humanitaire » des missions opex actuelles.

Dire qu’à mon époque je trouvais qu’on faisait déjà trop dans la dentelle sous nos casques bleus!

Scoop Dreuz : A Bangui, une patrouille de l’armée française… sans arme !

Loin des projecteurs tournés sur le Mali, l’armée française est également basée en Centrafrique, à Bangui, pour faire face aux violences des rebelles du Séléka et de ses dissidents et assurer si nécessaire la sécurité ou l’évacuation des ressortissants français. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il s’y passe de drôles de choses, et que la vie des soldats français est mise en danger par une hiérarchie qui semble plus occupée par la diplomatie que par la sécurité.C’est un de nos contacts, Belge, lecteur de Dreuz et basé en RCA, qui me fait parvenir l’information suivante, que j’ai, après quelques difficultés que je ne peux détailler sans compromettre mes sources, croisé et validé.

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Le jeudi 7 mars 2013 a eu lieu à Bangui une patrouille de l’armée française SANS ARMES !  A l’état major (de Paris ou Bangui), quelqu’un que mon contact n’a pas hésité à affubler de noms d’oiseaux, celui qui  a donné cet ordre

Sortie sans armes pour ne pas paraître agressif

La consigne était « sortie sans armes pour ne pas paraître agressif »

Passé le moment de ridicule, c’est la dangerosité d’un tel ordre qui a choqué les soldats.

Certes, les milices rebelles ont commencé à s’entre-déchirer. Mais cela ne les rend pas moins dangereux, leur intention de prendre le pays est intacte, et la présence Française à Bangui périlleuse. « La population de Bangui ne ressent pas d’agressivité des militaires en arme, ils ont toujours été armés », dit mon contact, qui ajoute que « la population Centrafricaine n’a que faire d’un geste politique et je suis même en mesure de dire que cette population doit trouver curieux que l’allié censé venir soutenir et aider ne soit pas en situation de le faire. »

« Seul le chef de groupe devait être armé de son Famas. » a appris mon contact, qui m’expliquait que les soldats étaient dépités et que certains ne résigneront pas un autre contrat.

Sans arme, les militaires ont été mal reçus par une partie de la population. Ils ont été accueillis par des gestes déplacés pour dire « partez » et par des signes d’agressivité. Par contre, les gamins étaient souriants et agréables.

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Une vidéo où nous sommes chez les paras pourtant , à noter la présence de 2 meufs….  C’est dur à comprendre mais apparemment 2 engagés se sont fait choper bourrés ( 1 mec et 1 nana) , du pinard dans la gourde! C’était bien la peine de constituer une armée de pro, même durant mon séjour dans un régiment constitué d’appelés à 90% j’ai jamais vu un biffin se torcher avant de partir faire une marche….

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HISTOIRE DE L’ARMEE : L’armée et la tactique militaire sous Louis XIV

Louis XIV devant Tolhuis - van der Meulen
Le passage du Rhin par Louis XIV devant Tolhuis, le 12 juin 1672
(Adam François van der Meulen, 1690).

J’aborde ici une période historique décisive pour l’histoire de l’armée française et je l’ajoute à ce blog car on oublie à quel point LOUIS 14 a été à mon sens le roi parfait, le plus grand qui a fait de la FRANCE la nation qui a dominé le monde sous son règne , cela il n’a pu le faire que grâce à l’armée française qui avait déjà en plus de ses soldats valeureux et braves des tacticiens clairvoyants et fins stratèges .

Le règne personnel de Louis XIV (1661-1715) est riche d’évolutions et d’innovations sur le plan militaire. Il voit l’abandon de l’armée de levée pour une armée permanente, composée essentiellement de sujets du royaume, une armée quasiment nationale : les mercenaires étrangers ne constituent plus qu’un faible pourcentage des troupes. Les armes évoluent : le fusil remplace le mousquet et la baïonnette fait disparaître la pique. Particulièrement bien disciplinée et entraînée, l’armée française, capable de tenir tête seule à l’Europe (guerre de la Ligue d’Augsbourg), sert de modèle pour les autres États européens.

I. Une armée d’une taille inédite

Le règne de Louis XIV voit l’armée s’accroître d’une façon inédite. Jusqu’au début du XVIIe siècle, les forces en temps de paix ne dépassaient pas 10.000 hommes, et en temps de guerre rarement plus de 70.000. Louis XIII monte ses forces jusqu’à 125.000 hommes après l’entrée dans la guerre de Trente Ans. Sous Louis XIV, l’armée en temps de guerre atteint 340.000 hommes au cœur de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), qui voit la France seule (avec l’appui de l’Empire ottoman et des jacobites irlandais) face à l’Europe coalisée. Dans un pays qui compte 21 millions d’âmes, cela fait approximativement un soldat sur 20 hommes adultes valides. Vers 1700, l’armée en temps de paix compte 150.000 hommes, soit 15 fois plus par rapport au début du siècle ! Elle sert alors tant pour la défense que pour la surveillance des populations. Ce chiffre ne sera plus atteint jusqu’à la Révolution française.

● Les dépenses militaires

En 1683, les dépenses militaires s’élèvent à 54 millions de livres (47 % du total des dépenses du royaume), en comprenant 8 % pour les fortifications. L’armée de terre vient loin devant la marine (9,50 %), la Cour (8,50 %) et les bâtiments royaux (6,27 %). Le budget de la guerre passe de 47 % des dépenses en 1683 à 51 % en 1687, 63 % en 1690, 73 % en 1691. Dans le même temps, les dépenses de la marine et des galères montent de 9,5 à 10 %, 14 % et 16 %.

● L’organisation de l’armée

L’infanterie est organisée en régiments, comprenant un ou plusieurs bataillons (l’unité tactique étant le bataillon). Un bataillon comprend environ 800 hommes (ce nombre tend à évoluer à la baisse) qui sont répartis entre 12 et 16 compagnies. A partir des années 1630, les Français alignent leurs mousquetaires sur 6 rangs, sur le modèle suédois. Lorsque les pertes sont importantes, on réduit les rangs à 5. La cavalerie est également organisée en régiments comprenant plusieurs escadrons, chaque escadron étant formé de (généralement) 3 compagnies de 50 hommes pendant la guerre de Hollande, de 30 à 35 pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Un régiment de cavalerie à quatre escadrons comprenant chacun 3 compagnies de 35 hommes compte donc 420 hommes en théorie.

II. Les armes et la tactique

Villars à Denain - Jean Alaux
Villars à la tête de ses hommes, à la bataille de Denain (1712) (Jean Alaux, 1839)

L’armée française est à son sommet dans le dernier tiers du XVIIe siècle, avec d’impressionnantes séries de victoires durant la guerre de Hollande (1672-1678) et la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Elle sert de modèle pour le reste de l’Europe.

● Du mousquet au fusil

Le mousquet reste l’arme de base pour l’infanterie durant tout le XVIIIe siècle. Il s’agit d’une arme d’épaule se chargeant par le canon, avec un système à mèche. Si la balle peut être envoyée à 250 mètres, le tir n’est efficace que jusqu’à 80 mètres. La cadence de tir n’est que d’un coup par minute, avec un taux de ratés proche de 50 %. Le chargement est dangereux, et il arrive que le mousquetaire se fasse sauter en manipulant la mèche allumée en présence de poudre. Jusqu’à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714), qui voit le triomphe du fusil et de la baïonnette, l’armement français reste pourtant inférieur à celui des armées ennemies. Ce choix ne relève pourtant pas d’une timidité vis-à-vis des armes nouvelles mais plutôt de contraintes d’ordre technique. Une impressionnante série d’expériences est menée de 1668 à 1691 sur les mousquets et les fusils, pour trouver l’arme idéale. Il faut dire aussi que le fusil coûte alors 14 livres alors que le mousquet ne revient qu’à 9 livres, et qu’il s’agit de fabriquer pas moins de 300.000 fusils pour l’armée la plus importante d’Europe. Par ailleurs, l’industrie métallurgique de la France est insuffisamment développée pour répondre à une telle demande, et il faut apprendre aux soldats à manier cette arme nouvelle. Ce n’est qu’en 1699, peu avant la guerre de Succession d’Espagne, qu’une ordonnance de Louis XIV élimine complètement le mousquet au profit du fusil. Le retard dans l’équipement ne traduit pas donc pas une hostilité vis-à-vis de la nouveauté mais un souci de ne changer d’armement que pour une arme sûre.

● De la pique à la baïonnette

La pique est au XVIIe siècle la compagne du mousquet. D’une longueur d’environ 4,5 mètres, surmontée d’une pointe en fer et cerclée de bandes de métal sur 1 mètre à partir de la pointe (pour éviter qu’elle ne soit tranchée d’un coup d’épée), elle sert surtout d’arme défensive contre la cavalerie. La lenteur du chargement du mousquet rend souvent nécessaire la présence de piquiers, lesquels permettent aux mousquetaires d’aller se réfugier derrière leurs rangs, sans quoi ils se trouvaient taillés en pièces par la cavalerie. Lorsque le fusil gagne de l’importance, la pique perd son efficacité. Plus maniable, il rend moins nécessaires la protection de piquiers. Mais surtout, la baïonnette, introduite vers 1640, ne cesse de se perfectionner. Au début simple lame de couteau grossière (et fixée dans le canon, empêchant tout tir), elle est remplacée par une lame fixée à une douille autour, et non pas à l’intérieur, du canon du fusil. Cette innovation de Vauban (dont le rôle ne se cantonnait pas aux fortifications) permet au soldat de recharger son arme tout en laissant en place la baïonnette. La baïonnette revient également moins cher que l’épée (24 sols contre 50 sols) ou que la pique (40 à 50 sols). La baïonnette à douille se généralise à partir de 1692, avec une ordonnance du roi. Les piques perdent ainsi du terrain, même si elles gardent des partisans comme d’Artagnan, et chez les soldats, les piquiers recevant une plus haute paye que les mousquetaires et fusiliers… Les manuels du début du XVIIe siècle recommandent trois piques pour deux mousquets. Une ordonnance de 1650 requiert une pique pour deux mousquets. Dans les années 1670, le rapport tombe à une pique pour trois mousquets et fusils. En 1690, dans les troupes réglées d’infanterie, on compte 8,4 % de piquiers, 15,5 % de fusiliers et 76,1 % de mousquetaires. En 1703, les piques ont disparu.

● La cavalerie

Contrairement à l’infanterie, la cavalerie évolue peu. La cavalerie lourdement cuirassée n’est à l’époque de Louis XIV qu’un vestige des époques précédents ; avec le régiment des Royal-Cuirassiers. En 1679, le sabre remplace l’épée dans la cavalerie française, sur le modèle autrichien. Les cavaliers disposent aussi de pistolets, et la carabine rayée (arme précise présentant l’avantage de ne pas s’encrasser rapidement) progresse chez les unités d’élite. Il y a deux carabiniers par compagnie de cavalerie en 1679, puis une compagnie de carabiniers par régiment en 1690, avant que ne soit constitué un régiment de carabiniers, en 1693. Autre évolution : dans les années 1690, les Français ajoutent des hussards qui combattent dans le style hongrois, mais ceux-ci restent peu nombreux. La charge reste le mouvement tactique principal, mais elle ne se fait pas à toute allure. Une charge au trot permet de garder la cohésion de la formation tandis qu’une charge à une allure rapide augmente le choc de la charge. Les Français font un compromis en avançant au trot pour garder la cohésion et ne pas fatiguer les chevaux avant de se lancer au galop sur les 50 derniers mètres.

● L’artillerie

La pièce d’artillerie principale est le canon avec son projectile, le boulet. Il est aussi utilisé de la mitraille, ensemble de petites balles et divers projectiles qui ont un pouvoir destructeur sur les rangs ennemis. Les mortiers sont utilisés pour les sièges. Vauban calcula que dans les meilleures conditions, un canon lourd peut projeter un boulet à 2,5 kilomètres. Sur un champ de bataille, la portée effective ne dépasse pas 500 mètres. Pour endommager les murailles d’une forteresse il fallait placer les canons lourds à moins de 550 mètres du mur. En ce qui concerne le mortier, dans les années 1680, Louis XIV et Louvois (ministre de la Guerre) sont fascinés par cette arme en raison de la terreur qu’elle inspire aux populations et des dégâts occasionnés. Ressemblant à un pot renversé, il projette son obus à haute altitude, permettant de toucher la ville de l’intérieur, en passant au-dessus des murailles. A Mons en 1683, les Français envoient 2500 à 3000 obus sur la ville, sur ordre de Louvois. Durant le règne de Louis XIV, la moyenne est d’un canon pour 1000 hommes. A Entzheim (1674), Turenne dispose de 30 canons pour 25.000 hommes. A Neerwinden (1693), Luxembourg aligne 71 canons pour 80.000 hommes. A Malplaquet (1709), Villars en possède 60 pour 75.000 hommes.

III. L’art de la guerre : le siège plutôt que la bataille

Prise Valenciennes - Jean Alaux
La prise de Valenciennes, le 17 mars 1677 (Jean Alaux, 1837).

Lors des batailles louis-quatorziennes, la victoire ne revient pas à celui qui infligera les plus grandes pertes physiques à l’ennemi mais plutôt à celui qui saura maintenir sa cohésion tout en encaissant de lourdes pertes. Le maréchal Catinat écrit que « l’on prépare le soldat à ne pas tirer et à réaliser qu’il est nécessaire de supporter le feu de l’ennemi, étant donné que l’ennemi qui tire est assurément battu quand on reçoit la totalité de son feu ». Deux formations d’infanterie pouvaient se tenir à courte distance et tirer l’une sur l’autre alternativement, avec des pertes effrayantes, ce qui suppose chez le soldat un grand sens de l’auto-sacrifice. De fait, l’entraînement est basé sur l’obéissance aveugle et la contrainte, et non pas seulement sur le maniement des armes. Mais les batailles restent rares, car considérées comme hasardeuses, avec un résultat imprévisible. Elles ne sont jamais décisives – à la différence des batailles napoléoniennes -, l’ennemi parvenant à mobiliser d’autres hommes issus d’un autre front (par un jeu de bascule) ou de garnisons de forteresses. Lorsqu’un belligérant remporte une bataille, cela lui suffit pour poser des conditions de paix plus dures. L’art de la guerre à la fin du XVIIe siècle n’a pas grand chose à voir avec l’art de la guerre napoléonien. Les mouvements de troupe sont lents et le siège est au temps de Louis XIV la forme la plus courante d’opération militaire. Les forteresses contrôlent des régions, servent de verrous pour l’adversaire et de « pont » pour les Français. La guerre de siège paraît être la forme la plus rationnelle de la guerre.

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LA PRIVATISATION DES ARMEES !

Depuis un ou deux ans, on voit des choses incroyables qu’on n’aurait jamais crues possibles.
C’est ainsi qu’un diplomate grec qui a démissionné de son poste révèle qu’il anticipe des insurrections sociales très graves mais surtout que le gouvernement aurait engagé l’armée privée Academi, anciennement connue sous le nom de Blackwater, pour protéger le gouvernement.

Rappelons qu ‘Academi  (anciennement Blackwater) ne se contente pas de fournir des « contractors » mais fait aussi dans la force aérienne contre-inurrectionnelle!
C’est inquiétant de constater que des entreprises privées puissent disposer d’armes de guerre comme des bombes, des roquettes et des missiles guidés pour faire officiellement du travail de sécurité.
Une force aérienne contre-insurrectionnelle ne se développe pas dans le vide, les dirigeants des entreprises privées visent le profit, évidemment, et ne se lancent dans des investissements onéreux que s’ils voient des débouchés pour leurs offres de services.
    Leur clientèle ne peut qu’être étatique, du moins en Occident… Parmi eux, citons les États qui ne font pas confiance en leurs propres forces de police ou leurs propres troupes. Des États comme la Grèce, par exemple.
Cougar version militaire, « mon » Cougar!

L’armée canadienne met depuis peu à la disposition des forces policières du Canada ses vieux blindés Cougars et Coyote à prix ravagés voire gratuitement.

    Ces blindés sont rendus disponibles par les Forces Armées Canadiennes à tous les corps policiers du Canada afin de les équiper pour « des missions dangereuses« . Qui connait ce type de blindé sait qu’ils peuvent avec un peu de « bricolage », servir au maintien de l’ordre!
Cougar version policière

D’abord ce sont des véhicules amphibies, ils peuvent transporter de 8 à 10 personnes et si leur blindage est faible, il protège en revanche des tirs d’armes légères. Le 7,62 NATO tiré à angle zéro passera au travers du blindage si tiré de près (c’est du moins ce que nos instructeurs nous enseignaient).
Ces véhicules peuvent donc s’aventurer en zone de guérilla urbaine légère, dans un contexte insurrectionnel et seulement si cette insurrection n’est pas alimentée en armes antichars par une puissance étrangère. Bref, le véhicule idéal pour mâter des foules qui ont faim.

     Les exemples de sur-armement des corps de police et des agences gouvernementale susceptibles de faire de la répression sont nombreux. Faites une recherche sur google et vous verrez la hausse vertigineuse des commandes d’équipements de contrôle de foule et de lutte à l’insurrection par les gouvernements, les armées et les corps policiers de tout l’Occident.
 Pourquoi?
      Normalement, du moins dans la mythologie officielle, l’État sert ses citoyens qui en retour lui paient un impôt. Quand cet État s’arme contre ses citoyens, y’a un problème.
Une souricière pour soi-disant disperser une foule…

Cela ne peut signifier qu’une chose: que les relatifs consensus sociaux et la relative prospérité qui maintiennent la paix et la cohésion sociale sont en train de foutre le camp et conséquemment les gouvernements investissent massivement dans le Plan B, qui n’est plus de maintenir mais de forcer cette paix et cette cohésion par des mesures coercitives et de la violence monopolisée et légalisée.

    On peut donc en inférer que les états occidentaux prévoient des troubles majeurs nécessitant des mesures importantes de contrôle des foules et prennent les devants maintenant en s’équipant et en pratiquant les techniques appropriées.
    En effet si aucun changement n’était prévisible à l’horizon, pourquoi subitement les pays occidentaux se mettraient à investir, tous en même temps et tous massivement, dans des équipements pour lesquels ils n’auraient aucun usage concret ou anticipé?
      C’est là qu’il faut comprendre comment fonctionnent les gouvernements.
      Orwell avait prédit que le néo-totalitarisme n’aurait nul besoin de goulag en contrôlant le langage par l’intermédiaire des médias de masse et ainsi les abrutis lobotomisés (qui sont majoritaires, les crétins ont toujours été majoritaires de tout temps ) passent leur temps à fliquer le peu d’individus qui ne pensent pas correctement!
 LANGAGE SOUS CONTRÔLE= PENSÉE SOUS CONTRÔLE 
Qui mène qui?
Les élus qui transitent dans les assemblées ou les parlements, gèrent à courte vue et en fonction de la prochaine élection. Par contre les sous-ministres, les bonzes de l’administration publique eux, gèrent à long terme en fonction de politiques qui ne sont pas celles du parti au pouvoir mais de l’idéologie régnante au sein même de l’État.
     D’où provient cette idéologie et cette vision à long terme? Je n’ai pas de preuves ou de connaissances pour en parler intelligemment. Aussi je vous laisse le soin de faire vos propres recherches.   Toutefois, les mandarins et sous-mandarins de la fonction publique doivent être nommés en place et pour cela ont besoin des politiques qui seuls en ont l’autorité légale.
     Et c’est là que le phénomène de portes tournantes entre en jeu. Les portes tournantes, c’est un phénomène par lequel des gens qui travaillent au privé viennent subitement faire un tour en politique, sont nommés à la tête de ministères clés et retournent au privé après un ou deux mandats. Puis de six à douze mois après leur départ de la politique, on apprend qu’ils sont l’objet de nominations prestigieuses sur des C.A. d’entreprises ou d’agences gouvernementales, ou embauchés comme conseillers spéciaux ou comme associés dans de grands cabinets d’avocats, comptables ou de génie.
   On en voit des exemples dans l’actualité québécoise en ce moment et je ne citerai pas le nom de la personnalité publique en question de peur d’une poursuite.  Il apparaît évident que certaines organisations disposent des moyens pour occuper des postes importants dans l’appareil de l’État et pour placer leurs gens. Je vous laisse faire le reste du chemin.
          Et alors?…………….Alors, en période de troubles civils causés par des pénuries, la faim, la hausse radicale du prix de l’énergie, la privatisation de l’eau, le chômage galopant, qui pensez vous que l’État va protéger?

De là le besoin pour cet État de se préparer, non pas par des politiques d’autonomie alimentaire, non pas par des initiatives d’enseignement de la culture du sol, non pas par du stockage massif de grains et de denrées pour constituer des réserves stratégiques d’aliments pour nourrir la totalité de sa population pour une ou deux années, non. L’état se prépare en achats de casques, bâtons, armures, fusils, munitions, blindés et gaz incapacitants. Et hélicos. Et écoute électronique. Et monitoring d’Internet.
Mais c’est pas grave car si ça sert bien la ploutocratie et derrière elle l’oligarchie, en revanche c’est nous qui payons avec nos taxes les salaires des policiers, des agents des Services et tout le matériel de répression qui sera utilisé à notre encontre! 

 Ci dessous 1 vidéo en anglais présentant sommairement la « firme » blackwater qui a servi d’auxiliaire à l’armée US en Irak et en Afghanistan, actuellement cette agence sert au maintien de l’ordre en Grèce, voilà pourquoi alors que les grecs crèvent quasiment de faim, ils ne peuvent encore se révolter!

Chapitre 7

                                             

                                         La mutation d’office

Consultant, tu restes en survêtement et on se regroupe le matin à part, bon le sergent nous en met plein la gueule : «  Allez les filles maladives, pas la peine d’en rajouter, vous vous rassemblez devant la semaine de la 4e compagnie et un camion va vous emmener à l’infirmerie de la caserne Brune, rompez les rangs ! »  Nous voilà à sept ou huit en direction du service médical où je vais être agréablement surpris par la qualité des soins. Effectivement, les toubibs sont des aspirants qui ont souvent déjà leur doctorat en médecine, l’équipement à leur disposition rivalise avec celui d’un service des urgences de n’importe quel hôpital et il y a aussi des infirmiers qualifiés. Quand arrive mon tour, le toubib,  il voit tout de suite mes multiples bleus et hématomes et me demande comment j’ai fait ça, je lui répond que j’ai fait une chute à ski car ça fait plus fun qu’avec une luge, ils me font passer toute une série de radiographies  et constatent qu’il n’y a rien de cassé, me gardent l’après midi à  l’hôpital  et me renvoient le soir en me filant un papelard qui m’autorisera à rester dans la piaule le lendemain pour attendre que diminuent mes contusions, résultat : 2 journées de ronflette à la caserne , j’y retournerai sûrement à la consultation.

Retour au garage de la SREM pour la révision hebdomadaire des véhicules, qu’est ce qu’on les entretient ces vieilles guimbardes, pour ça qu’elles durent longtemps ces antiquités mécaniques qui n’ont aucune électronique comparé à nos soi-disant automobiles avancées du 21e siècle qu’on ne peut même pas ni faire une vidange, ni changer une bougie sans aller chez un garagiste, j’y aurai appris la mécanique de base, sur ces vieux moteurs, tout est accessible, de l’huile partout, dans le moteur, dans chacun des ponts, dans la boite de vitesse, dans  le système de changement en 4 roues motrices, des graissages partout apparents avec un point jaune…..Vous dire si on nous renifle de loin les mécanos à l’ordinaire, on pue l’essence , l’huile, on a du cambouis sur la gueule, l’après midi si on n’a rien à foutre,  j’ai toujours un livre que je mets dans la grande poche du pantalon de treillis, on dirait qu’elle est prévue pour ça.

De temps en temps, le juteux nous fait nettoyer les mitrailleuses, les fusils mitrailleurs légers et les douze/sept et les A52 , je deviens un artiste du montage et remontage rapide de ces deux terribles armes à feu d’une puissance terrifiante. C’est un des seuls instants où j’éprouve de l’application, le montage, démontage, huilage, graissage de ses instruments de morts me donne un plaisir morbide sûrement du au fait qu’en tant que chasseur braconnier  ;  j’ai l’habitude de manipuler les armes à feu de petit calibre depuis l’âge de 10 ans, effectivement jeunes gens du 21e siècle lobotomisés par l’idéologie écologiste verdâtre dehors et rouge dedans , les pastèques de chez EELV , les sinistres Mamere Noel, Duflot Eva pas Jolie, vous êtes loin d’imaginer que des gamins de la campagne française du Cantal dans les années 70 possédaient depuis leur enfance des armes à feu que nous allions acheter chez Manufrance accompagnée par notre mère, nous pouvions repartir avec des carabines qui tiraient des petites cartouches à grenailles de plomb 9mm, 12mm ou 14 mm voire des 22 long rifle qui tirent des cartouches à balles à une portée de plus de 2 km et ce sans permis de chasse , il faut dire qu’à l’époque nous les petits adolescents  n’étions pas des délinquants. Nous nous servions de ces carabines que  pour aller tirer des merles dans les bois et jamais il nous serait venu à l’idée de tirer sur notre prochain, la tradition, on nous considérait comme de futurs chasseurs, de même nous péchions le plus souvent sans permis le goujon, le vairon, la truite et de temps en temps allions taquiner la carpe, le sandre et le brochet dans les lacs. Une époque révolue où nous étions libres de vraie liberté , pouvoir se promener dans les champs, les forets à 10 ans en toute sécurité , laisser sa mobylette devant le bistrot sans antivol, se déplacer à vélo sans casque et rouler dans Aurillac en brûlant les feu rouges sans que la maréchaussée vous arrête car à l’époque ils s’occupaient encore des vrais délinquants pas de l’automobiliste qui rentre chez lui le vendredi soir énervé et qui a roulé à 52 km/h au lieu de 50 afin de le racketter pour remplir des caisses de l’état avec de l’argent qu’on reversera à des assistés qui eux peuvent tout casser en toute impunité sans risquer d’être poursuivis étant donné qu’ils occupent des quartiers où les “forces de l’ordre” ne mettent pas les pieds. Ma famille n’était pas assistée du tout, le père turbinait plus de dix heures par jour sans compter le trajet aller retour à vélo pour rejoindre la ferme où il faisait office de valet de ferme, les derniers esclaves des temps modernes avec les salaires les plus bas, pour vous situer en 1975, il devait percevoir 800 francs par mois. Le pater avec l’âge , il avait de plus en plus de mal à regagner son domicile, fallait aller le chercher avec la brouette quand il se faisait tard et qu’il était pas rentré car il turbinait au jinjin 12 degrés, ma mère faisait la boniche chez des employés de banque où des profs, vous savez ceux dont leurs héritiers quand on les questionne de nos jours sur leur origine sociale et qui prétendent provenir de milieu modeste, hé bien leur milieu modeste mes parents allaient turbiner chez eux pour  gagner que dalle et ils s’y faisaient  maltraiter bien pire que chez des châtelains où parfois ma mère allait aussi aider à faire des extras, la cuisine et que dalle les aides scolaires et médicales de toutes sortes distribuées gratuitement pour les descendants de bouseux comme nous qui ont pourtant construit ce pays, bien au contraire, il fallait faire la tournée des magasins de fringues et des papeteries qui accepteraient qu’on les paye à crédit pour chaque rentrée scolaire. Les aides, l’assistante sociale les réservait aux 2 familles d’immigrés qui habitaient le village en priorité car comment pouvaient ils occuper une maison alors qu’aucun ne travaillaient?

De l’exercice, on en fait presque plus, parfois le sergent nous fait faire un footing le matin et là on demanderait  à mes camarades de section d’aller sur la lune en pédalo, ils rechigneraient moins. En définitive je ne me sens pas bien du tout dans cette compagnie de commandement et de service où l’objectif de chacun est d’en faire le moins possible et surtout sur le plan physique tout en léchant le cul un maximum, le pire c’est cette expression que mes collègues s’envoyaient constamment à la figure et que je comprenais pas : «  Berthou si tu t’écrases pas, on va te baiser la gueule », entre eux ça arrêtait pas : lui je vais lui baiser la gueule. En fait ça consistait à se venger ou à accomplir gratuitement un acte envers son semblable appelé du contingent de manière sournoise afin que cela le conduise à le faire punir par son supérieur  , par exemple à un chauffeur poids lourd qui partait en mission, lui enlever de sa trousse de dépannage au dernier moment la manivelle de démarrage, un truc dont on avait toujours besoin avec ces vieux pièges , le pauvre gars en manœuvre dont le gros Simca ne démarrait plus et qui avait besoin de sa manivelle et qui découvrait qu’elle n’était pas dans la trousse de secours se faisait planter une permission  par un gradé derechef. Je ne concevais pas les choses comme ça, je vous ai déjà conté plus avant, je pensais qu’il suffisait de choper le saboteur en seul à seul et de le secouer, lui en mettre une si nécessaire, mais non ! Cette philosophie restait minoritaire chez les planqués et dans un certain contexte les humains se comportent comme des judas rien que pour conserver un statut de privilégié, un peu ce qui se passe dans la fonction publique française pléthorique où chacun est conscient d’être privilégié ne serait ce que par la sécurité d’emploi dans un contexte où un cadre du privé qui se retrouve au chômage à 50 ans n’a plus qu’à se tirer une balle dans la tête, le fonctionnaire bien conscient de son privilège ne peut que faire semblant de se plaindre et se permettre par des gréves fréquentes de continuer à faire jouer avec ses syndicats sa capacité de nuisance en emmerdant par le blocage du pays le reste de la population, celle qui travaille, produit des richesses et non des paperasses et des règlements.

La situation empirait crescendo pour mon matricule dans cette section : «  Le bouseux du Cantal, il est pas fin, il se plie pas à notre règlement du baisage de gueule, parait qu’il a voulu casser la gueule au soutier rien que parce qu’il lui avait dégonflé son pneu de secours », et que les oreilles me sifflaient depuis cette mise au point avec ce jocrisse.

Alors que nous nous trouvions tous au camp de Caylus, un très grand camp de manœuvre situé dans le sud ouest de la France près de Montauban, lors d’une nuit de janvier à tous nous les geler et que nous devions monter la garde à tour de rôle pour surveiller les véhicules et que j’avais fini mes deux heures bien éveillé, je réveillais le 1ere classe Uilé pour qu’il prenne son tour. Durant la garde on était censé garder l’œil ouvert et si l’ennemi (d’une autre compagnie qui jouait ce rôle) s’approchait, le gars de faction devait déclencher les pièges fait avec des grenades au plâtre  ce qui allait foutre un bordel d’enfer et nous mettre tous en état d’alerte maxi. Ce naze de Uilé pionçait ferme et bien sur c’est à ce moment que les autres nous tombaient dessus et nous encerclaient sans coup férir.

Le capitaine qui comme par hasard était là, venait demander à l’adjudant pourquoi le gars de garde n’avait pas tout fait péter, l’adjudant alla s’en enquérir auprès des baiseurs de gueule de cette section qui tous unanimement lui dire que c’était le paysan du Cantal Berthou qui s’était endormi pendant son tour couvrant ainsi leur ami Uilé, vous avez compris amis lecteurs le baisage de gueule, le coupable désigné le capitaine se dirigea direct sur moi pour m’engueuler comme un putois et me sanctionna en me plantant pour ma prochaine perme, ne pouvant supporter cette injustice et comprenant qu’il était inutile de chercher à rétablir la vérité je lui tint ces propos :  « Mon capitaine, cette compagnie de commandement et de service remplis de faux cul, j’en veux plus , je demande ma mutation en compagnie de combat et comme simple soldat de base s’il le faut »

«  S’il n’y a que ça pour te faire plaisir, je vais te faire envoyer à la 3e dés le retour à la caserne et avec eux tu auras pas intérêt à t’endormir pendant les gardes  ! »

Cela surpris beaucoup tous les gars de la SREM qui n’avaient jamais vu un gars à qui il restait 6 mois demander sa mutation vers une compagnie de combat mais j’en avais trop marre de supporter cette ambiance totalement contraire à tout ce que j’avais pu imaginer sur le soi disant esprit de camaraderie entre les soldats appelés du contingent dans un régiment d’infanterie.

Dans la piaule, les persiflages allaient bon train : «  Berthou, t’es encore plus dingue que ce qu’on pensait, la 3e Cie, c’est la pire, ils sont jamais à la caserne et cette compagnie où les gars signent pour 6 mois de plus pour aller au Liban ou au Tchad, on y a mis les plus fêlés et les gradés c’est tous des engagés, il y a même d’anciens légionnaires parmi eux ».

«  Peut être qu’ils chercheront pas à me baiser la gueule ceux là tellement ils sont occupés à crapahuter et à se les geler ! ». Plus un mot, j’avoue que j’ai gambergé toute la nuit…..

Donc , j’étais affecté à la 3e , le pitou il a fait des pieds et des mains pour que la mute se fasse le plus vite possible mais l’armée c’est comme toute les bureaucracraties françaises ainsi je pus bénéficier d’une durée d’une dizaine de jours où j’étais nulle part, je continuais à me pieuter avec la SREM mais les gradés considéraient que je n’étais plus de la CCS, il m’avaient même demandé d’enlever mon passant blanc sur l’épaulette droite, ma consigne donnée par le sergent Oustachu :  «  Tu fais ton packo, tu restes dans la compagnie CCS où tu n’es plus rien, un parasite en stand by et t’attends qu’on te fasse passer ton papelard de mutation en tant que simple 2e classe grenadier voltigeur à la 3e Cie de combat où t’auras l’occasion de faire du sport, parait que tu trouvais que t’en faisais pas assez, tu vas être servi . »

Je bullais entre-temps entre la piaule et le foyer, toute la CCS me regardait avec de grands yeux : c’est le mec qui a osé répondre au capitaine Atershan et l’autre s’est pas fait prier, pfft, direction la 3e, la compagnie des rambos , ça va le calmer et lui faire fermer sa grande gueule. J’étais devenu malgré moi une certaine vedette et plus personne pour me faire chier durant cet intermède mais une anecdote cocasse allait survenir, un vendredi soir alors qu’on commençait à se mettre en civil pour partir en perme, le capitaine décida de se livrer à une revue de véhicule de tout le service SREM avec l’intention de planter tous les chauffeurs dont le véhicule  ne serait pas nickel. Le sergent : «  C’est valable pour toi Berthou, tu présenteras ta jeep, t’es pas encore à la 3! » « Sergent, vous m’avez fait enlever mon passant blanc de la CCS ça veut dire que j’en fais plus partie non plus, non ? » « Remet le et présente ta jeep sinon c’est moi qui te plante ta perme, la 3e a pas reçu ton affectation encore, elle l’aura à ton retour. »

Voilà qu’on est toute la section service ravitaillement essence et munition à 17 heures le vendredi soir au garde à vous chacun devant son véhicule et ça en fait : 3 bus, 1 camion citerne, 5 poids lourds Simca et moi au bout avec ma jeep à attendre le capitaine Atershan , ça fait sur une longue file de 300 m. Atershan qui arrive en pétard visiblement ourdé à zéro titubant mais commence par l’autre bout : «  Qu’est ce c’est que ce bus dégueulasse soldat , vous me le représenterez demain, exécution ! » On est là à se regarder avec le chauffeur Maillosnob , un rombier du Cantal fraîchement arrivé comme moi et on entend le pitaine qui plante tout le monde mais on voit qu’il est visiblement pété à la clé , on se concerte ultra rapidos : « Maillo, tirons nous, tu vois bien qu’il est bourré, il demandera même pas à qui sont les véhicules, tout ce qu’il vient faire c’est planter tous les chauffeurs de la SREM qui seront dans  son champs visuel rétréci, il regarde pas les camions, il voit que les chauffeurs de la SREM et il a décidé de les planter tous un après l’autre après cette histoire de garde sabotée  » .

Dans la vie, il est des instants T où la décision doit se faire instantanée à l’instinct, on s’échange un dernier regard approbateur avant qu’on soit dans la ligne de visée du champ diminué par l’alcool de Atershan et on pique un sprint à la Carl Lewis (le sprinteur de l’époque, jeunes gens fans de Usain Bolt ) direction notre bâtiment, on se frusque civil, nos sacs prêts et fissa direction la gare. On verra bien au retour et même que je vais me prendre une 96 heures avec mon statut en stand by, je joue sur l’incompétence bureaucratique, après tout je dois juste attendre mon affectation et je peux prendre quelques vacances avant d’aller crapahuter velu à la glorieuse 3e Cie de combat.

De retour le mercredi : «  Berthou et Maillo , vous avez un pot de cocu, Atershan n’a même pas été au bout, il a fait 4 véhicules , a gueulé au sergent de planter tous les chauffeurs présents et nous qui sommes restés comme des cons, ils ont relevé nos noms et on a du nettoyer tout le soir les camions et bus et les représenter à Atershan samedi matin, qu’il est même pas venu , que c’est le sergent qui a fait la revue sans nous faire chier et sans vérifier qui était là ou pas, il nous a lâché à 11h. Toi   Berthou , le sergent de semaine te cherche pour te remettre ton affectation, fais ton packo et adieu la CCS, les gars vous avez du bol que personne ne vous ait cafté . »

«  Pour une fois, ça vous change un peu, vous voulez qu’on vous remercie pour ça ? »….No comment.

Je descends à la semaine, c’est le caporal qui me refile un papier sur lequel il y a écrit : le soldat Berthou de la CCS devra se présenter au bureau du capitaine de la 3e Cie jeudi à 13h avec son packo complet. Si j’avais su, j’aurai pris 24 heures de plus.

A  SUIVRE